Dans un contexte inflationniste, certains actifs financiers ont tendance à se dévaloriser. Mais, en général, le temps joue en faveur des épargnants…
L’inflation est bel et bien de retour. Selon les derniers chiffres publiés par l'Insee, les prix à la consommation ont augmenté en moyenne de 4,8% sur un an en avril 2022. Un record depuis 1980 suscite de nombreuses interrogations de la part des investisseurs sur les conséquences de ce phénomène sur les marchés financiers. Essayons de dissiper leurs inquiétudes.
Comment définissez-vous l’inflation ?
L'inflation est une augmentation soutenue du prix des biens et des services. En Europe, l'inflation est mesurée par l'indice des prix à la consommation (IPC). Le calcul de l'inflation consiste à mesurer la variation de cet indice. Concrètement, l'Insee utilise un certain nombre de produits considérés comme représentatifs de la consommation des ménages pour calculer l'IPC.
Grâce aux enquêtes nombreuses et régulières réalisées par les enquêteurs de l'Insee, il est possible de calculer les variations de prix de ces différents articles. A noter que certains biens et services ne sont pas pris en compte en raison de leur usage ou de la difficulté d'observer l'évolution des prix : la vente de véhicules d'occasion entre particuliers, la vente de meubles anciens, d'objets d'art, de tapis anciens, les ventes privées. services hospitaliers, activités liées à la bijouterie, etc.
Les conséquences de l'inflation
L'inflation correspond à une diminution du pouvoir d'achat de la monnaie. Le pouvoir d’achat étant le nombre de biens et de services qu’un certain revenu permet d’obtenir, une augmentation des prix entraînera mécaniquement une diminution de cette quantité de biens. Par exemple, on peut mesurer l'évolution du pouvoir d'achat d'une somme d'argent (10 000 €) entre deux dates (d1 et j2).
Durant cette période, l'inflation a augmenté de 3%. En d2, 10 000 € ne permettent plus d’acheter la même quantité de biens qu’en d1. Les prix ayant augmenté de 3%, l'indice des prix est ainsi passé de 100 à 103. Le pouvoir d'achat de 10 000 € est devenu : 10 000/103 x 100 = 9 708,70 €.
D’un point de vue plus global, l’inflation peut aussi avoir des aspects positifs. Par exemple, une augmentation régulière et contenue du niveau général des prix entraînera une augmentation des salaires. Cette augmentation peut être un facteur de croissance économique. Les entreprises seront ainsi incitées à anticiper et à investir. Et les ménages auront tendance à placer leur trésorerie.
Quels sont les impacts sur votre épargne ?
Le risque de perte en capital est possible. L'érosion de la valeur de la monnaie conduira à un investissement dont le rendement sera inférieur au taux d'inflation, ne rapportant rien, voire une perte d'argent pour son détenteur. Pour contrecarrer cet effet, il est donc nécessaire d'investir ses liquidités dans des actifs plus dynamiques, souvent plus risqués. Dans un contexte inflationniste, les épargnants qui se comporteront de manière proactive sur ce sujet devront se poser la question du mix risque.
À l’échelle mondiale, les produits d’épargne qui souffriront le plus de l’inflation sont les produits dits de taux d’intérêt (livrets d’épargne réglementés, obligations, etc.). Le marché actions a tendance à être plus résilient que ces produits de taux d’intérêt puisque certaines entreprises peuvent augmenter leurs prix pour compenser l’inflation de leurs dépenses.
Garder votre sang-froid
Dans un contexte particulier comme le nôtre, il est primordial de ne jamais réagir dans la précipitation et de garder le cap sur ses objectifs patrimoniaux. Et n'oubliez pas que le temps joue en votre faveur. Il est donc recommandé de conserver vos investissements sur le long terme pour réduire les risques et lisser les pertes. Ce n’est jamais une bonne idée de changer la direction de vos investissements « au bruit d’une arme à feu ».
Il est généralement trop tard pour désinvestir ou procéder à des arbitrages lorsque la crise éclate. Et pendant ou après des événements importants (par exemple la guerre en Ukraine, la hausse des prix de l'énergie et des matières premières, etc.), les marchés financiers peuvent connaître des rebonds importants. En réagissant, vous risquez de passer à côté de ces reprises.
Globalement, gérer ses actifs financiers en période de crise est une affaire délicate. Il est difficile à ce stade d’anticiper ce qui va se passer dans les prochains mois. Toutefois, des options ou solutions d’investissement spécifiques peuvent vous permettre de maintenir le cap sur vos objectifs financiers dans ce contexte incertain.